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REPORTAGE

REPORTAGE/CEEAC : Centrafrique, Idriss Deby réfute les accords de Nairobi au nom de la CEEAC


Alwihda Info | Par Fernando Cancio - 31 Janvier 2015


A 91 ans, Mugabe est bien connu pour ses méthodes très autocratiques de pouvoir qu'il détient depuis l'indépendance de son pays en 1980.


Fernando Cancio à Addis Abeba

ADDIS-ABEBA (LNC) — La 24e session ordinaire du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine ouvert hier et qui s'achève aujourd'hui 31 janvier 2015 aura été riche en événements divers.

La première surprise fut dès vendredi, de la nomination du président zimbabwéen, Robert Mugabe, le plus ancien chef d'Etat africain en exercice, comme le nouveau président en exercice de l'Union africaine (UA), succédant au Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz .

Un bien mauvais signal envoyé par l'UA, aux dires des diplomates et observateurs étrangers présents.
Car Robert Mugabe, a bientôt 91 ans, est bien connu pour ses méthodes très autocratiques de pouvoir qu'il détient depuis l'indépendance de son pays en 1980.
Mugabe prend la présidence tournante de l'UA pour un an.

BAN KI MOON HAUSSE LE TON

A côté des sujets brûlant comme le terrorisme djihadiste de Boko haram, dont l'avancée au Nigeria et les incursions au Cameroun inquiètent les pays voisins, le SG de l'ONU présent, Ban Ki-moon n'a pas hésité a demandé aux dirigeants africains de « ne pas s'accrocher au pouvoir » et à « quitter leurs fonctions à l'issue de leur mandat ».
Ajoutant que « Les changements de Constitution non démocratiques et les vides juridiques ne devraient pas être utilisés pour s'accrocher au pouvoir ».

CENTRAFRIQUE FIN DU JEU DE LA CHAISE MUSICALE

En marge de cette 24ème session ordinaire du Sommet de l’Union Africaine, ll s’est tenu ce 31 janvier 2015, à l'ambassade du Tchad ici à Addis, une concertation entre les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), à l’effet d’évaluer la situation politique, sécuritaire et humanitaire dans la sous-région, notamment celle en République Centrafricaine et celle liée à la menace que fait peser le groupe terroriste Boko Haram sur la paix, la sécurité et la stabilité de la sous-région.

Etaient présents à la concertation : Mrs Idriss DEBY ITNO, Obiang NGUEMA MBASOGO, Denis SASSOU NGUESSO, Ali BONGO ONDIMBA, Gervais RUFYIKIRI, Mahamat KAMOUN, Premier Ministre de Transition de la République Centrafricaine, Georges CHICOTI, Pierre Moukoko Mbonjo, Léonard NGAYLULU, Urbino BOTELHO, Ahmad ALLAM-MI, Abdoulaye BATHILY, Babacar GAYE, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RCA, Chef de la MINUSCA, et Jean-Marie Michel MOKOKO, Représentant Spécial de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Chef de la MISAC.

Sur la situation en République Centrafricaine, le président tchadien Idriss DEBY ITNO, Président en Exercice de la CEEAC, ainsi que les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont suivi tour à tour le mot introductif du Président de séance, puis l’exposé sur la situation politique, sécuritaire et humanitaire en République Centrafricaine de Mahamat KAMOUN, Premier Ministre de Transition, porteur d’un message du Chef de l’Etat de Transition, Madame Catherine SAMBA PANZA, puis l’exposé sur le processus de médiation par Denis SASSOU N’GUESSO, Médiateur International dans la crise centrafricaine.

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont pris note de la déclaration du Premier Ministre de Transition et ont réitéré leur confiance et leur soutien à la Transition dans l’accomplissement de sa mission. Ils ont félicité la Transition pour les progrès accomplis et l’ont exhortée à poursuivre ses efforts afin d’organiser les consultations locales puis le forum de Bangui dans la droite ligne du processus de Brazzaville.

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont pris acte de la déclaration du Médiateur International, Denis SASSOU NGUESSO, Président de la République du Congo. lui renouvelant leur confiance et leur soutien dans la lourde tache qui lui a été confiée par la sous-région et la Communauté internationale.

Ils ont pris acte également de la prolongation de la Transition pour une période supplémentaire de six mois et ont demandé aux Autorités de la Transition à tout mettre en oeuvre pour tenir les nouveaux délais. .

Concernant les difficultés financières rencontrées par la transition centrafricaine, les Etats membres de la CEEAC ont noté la nécessité d’apporter leur soutien individuel ou collectif.
A cet effet, l’organisation courant février ou début mars d’une réunion extraordinaire du Groupe International de Contact pour la RCA (GIC/RCA) à Brazzaville au Congo permettra de déterminer les modalités du soutien financier nécessaire. A cet égard les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont réitéré leur appel à la communauté internationale et aux bailleurs de fonds en vue d’un appui soutenu à la Transition.

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont demandé à l’ensemble des acteurs de la crise centrafricaine de s’inscrire dans le processus de Brazzaville, le seul susceptible de permettre l’organisation apaisée des élections en août 2015 et d’ouvrir la voie à une vie politique normale en République Centrafricaine. Tout accord ou arrangement signé en dehors dudit processus est nul et de nul effet.

La CEEAC rejette donc officiellement le récent accord signé à Nairobi entre d'ex-rebelles centrafricains de la Séléka et des miliciens anti-balaka.

Un point initié par le président tchadien, qui au micro de notre consoeur la Radio RFI a tenu à faire le point :
Estimant que l'accord, qui réclame le remplacement des autorités de « Il y a eu des rencontres informelles qui ont eu lieu à Nairobi, ce n’est pas une mauvaise chose en soi… [mais] le résultat auquel elles sont parvenues ne peut pas aider la République centrafricaine à parvenir à la stabilité et à la paix.
Donc on revient à la case de départ et nous reprenons tout ce que nous avions arrêté à Brazzaville. Nous allons soutenir la médiation, nous allons soutenir les forces en présence qui sont onusiennes, et nous allons soutenir la transition. Apporter même un soutien financier de la CEEAC à la République centrafricaine : voilà les décisions que nous avions prises ».

Un nouveau soutien financier pour la RCA sera fixé lors d’une réunion qui aura lieu le 16 février. Réunion qui pourrait se tenir à Yaoundé.
Ce sera un « sommet extraordinaire de la CEEAC » ajoute le président tchadien. « Ce sommet nous permettra aussi d’évoquer la menace Boko Haram et le soutien que nous pourrons apporter à la République centrafricaine ».

Dans son communiqué final, la CEEAC déclare : que "le processus de Brazzaville (était) le seul susceptible de permettre l’organisation apaisée des élections" cette année "et d’ouvrir la voie à une vie politique normale en République Centrafricaine".

"Tout accord ou arrangement signé en dehors dudit processus est nul et de nul effet", a-t-elle conclu.

© Janvier 2015 LNC - LA NOUVELLE CENTRAFRIQUE



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