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SPORTS

Sports : le football tchadien est miné par la précarité


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 26 Novembre 2025


Le football tchadien ne manque pas de talents, mais il manque de respect, de vision et de courage politique.


Derrière les chants des supporters et les exploits sporadiques sur la pelouse, se cache une réalité bien plus sombre : celle d’un football tchadien miné par la précarité, les arriérés de salaires et les contrats fantômes. Un univers où la passion supplante le professionnalisme, et où les joueurs, véritables artisans du spectacle, sont souvent livrés à eux-mêmes.

Les oubliés du ballon rond
Ils s’entraînent sous un soleil accablant, défendent les couleurs de leurs clubs et offrent des moments de joie au public. Pourtant, dans le système, ils ne comptent pour rien. Des footballeurs laissés sans salaire pendant des mois, des blessés abandonnés sans soins, des promesses de contrats qui s’évaporent dès le premier coup de sifflet. Voilà la réalité que cache la passion du sport roi au Tchad.

Les joueurs ne réclament pas des privilèges, mais la dignité : celle d’un travailleur qui souhaite vivre de son métier, se soigner et être protégé par la loi. Mais à qui s’adresser quand la Fédération ferme les yeux et que le ministère des Sports garde le silence ?

Des dirigeants qui jouent hors-jeu
Le football tchadien ne souffre pas du hasard : il est victime d’un désordre institutionnalisé. Les clubs fonctionnent sans audit, sans transparence et souvent sans projet sportif cohérent. Les dirigeants promettent, encaissent…, puis disparaissent. Quant à la Fédération tchadienne de football, elle s’enlise dans les réunions et les communiqués sans effet. On parle de professionnalisation depuis plus de dix ans, mais sur le terrain, rien ne change.

Comment parler de développement du football quand les acteurs eux-mêmes ne sont pas reconnus comme des professionnels ? Quand le mot contrat devient un mythe ? Et quand la sécurité sociale se résume à une prière avant chaque match ?

Le courage de réformer
Le Tchad n’a pas besoin de stades flambant neufs pour relancer son football : il a besoin de justice et de respect. Tout commence par le paiement régulier des joueurs, la garantie de leurs droits, l’imposition de règles claires aux clubs et l’obligation de rendre des comptes à la Fédération. Le sport ne peut pas s’épanouir dans l’injustice.

Si le ministère des Sports veut réellement redonner vie au football tchadien, il doit écouter ceux qui font vibrer les gradins : les joueurs. Sans eux, il n’y a ni championnat, ni drapeau, ni espoir.

Le football tchadien ne manque pas de talents. Il manque de respect, de vision et de courage politique. Et tant que ces trois mots ne guideront pas l’action des responsables, notre football continuera de jouer en dehors du terrain du progrès.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)