De plus en plus de familles constatent que leurs propres membres, cousins, oncles, tantes, voire frères et sœurs, se connaissent à peine. Ce phénomène résulte de multiples mutations sociales et économiques.
L’exode rural et la migration vers les villes ont profondément bouleversé la structure familiale. À la recherche d’un emploi ou d’une formation, de nombreux jeunes quittent leur village pour s’installer dans les grandes villes. Résultat : les familles se dispersent et les rencontres deviennent rares. Amina, commerçante au marché de Dembé, raconte : « Avant, chaque week-end, on se retrouvait chez les oncles ou les tantes.
Aujourd’hui, chacun est absorbé par son téléphone, son travail ou ses soucis. Parfois, je passe des mois sans parler à mes propres cousins. » Le coût de la vie en hausse et l’instabilité du marché du travail contraignent les parents à consacrer l’essentiel de leur temps au travail. Certains cumulent plusieurs activités pour joindre les deux bouts.
Cette course permanente laisse peu de place aux échanges et aux moments de convivialité familiale. Parallèlement, le modèle de la grande famille traditionnelle laisse progressivement place à des foyers plus restreints. Les enfants grandissent souvent éloignés de leurs proches, et ne tissent plus les liens de solidarité intergénérationnelle qui structuraient autrefois la société.
Mahamat, étudiant à N’Djamena, confie : « Depuis que mes parents ont déménagé en ville, nous avons perdu les liens avec le village. Je connais à peine mes oncles. J’en ai même rencontré un pour la première fois à un enterrement, alors qu’il fait partie de ma propre famille. »
L’influence des réseaux sociaux et les modes de vie urbains favorisent un recentrage sur soi. Chacun se consacre davantage à ses projets personnels, au détriment de la vie collective. Les valeurs de partage et de cohésion, pourtant ancrées dans la culture tchadienne, s’effritent progressivement. Les tensions autour de l’héritage, des mariages, des choix religieux ou des divergences politiques creusent parfois des fractures profondes. Ces conflits non résolus éloignent durablement certains membres, qui cessent même de se fréquenter.
Ahmat, résident du Moursal, témoigne : « Les histoires d’héritage ont détruit beaucoup de familles. Chez nous, deux frères ne se parlent plus depuis dix ans. Les enfants ont grandi sans se connaître. » Autrefois, les veillées, les contes, les travaux en commun et les rassemblements familiaux étaient autant de moments de socialisation et de transmission des valeurs.
Avec leur disparition, c’est tout un patrimoine culturel et affectif qui s’efface, contribuant à l’affaiblissement du lien familial. Si les mutations sociales paraissent inévitables, elles ne condamnent pas pour autant la cohésion familiale. Encourager les retrouvailles, préserver les traditions et renforcer les espaces de dialogue pourrait aider à retisser ce tissu familial, essentiel à l’équilibre social tchadien.
L’exode rural et la migration vers les villes ont profondément bouleversé la structure familiale. À la recherche d’un emploi ou d’une formation, de nombreux jeunes quittent leur village pour s’installer dans les grandes villes. Résultat : les familles se dispersent et les rencontres deviennent rares. Amina, commerçante au marché de Dembé, raconte : « Avant, chaque week-end, on se retrouvait chez les oncles ou les tantes.
Aujourd’hui, chacun est absorbé par son téléphone, son travail ou ses soucis. Parfois, je passe des mois sans parler à mes propres cousins. » Le coût de la vie en hausse et l’instabilité du marché du travail contraignent les parents à consacrer l’essentiel de leur temps au travail. Certains cumulent plusieurs activités pour joindre les deux bouts.
Cette course permanente laisse peu de place aux échanges et aux moments de convivialité familiale. Parallèlement, le modèle de la grande famille traditionnelle laisse progressivement place à des foyers plus restreints. Les enfants grandissent souvent éloignés de leurs proches, et ne tissent plus les liens de solidarité intergénérationnelle qui structuraient autrefois la société.
Mahamat, étudiant à N’Djamena, confie : « Depuis que mes parents ont déménagé en ville, nous avons perdu les liens avec le village. Je connais à peine mes oncles. J’en ai même rencontré un pour la première fois à un enterrement, alors qu’il fait partie de ma propre famille. »
L’influence des réseaux sociaux et les modes de vie urbains favorisent un recentrage sur soi. Chacun se consacre davantage à ses projets personnels, au détriment de la vie collective. Les valeurs de partage et de cohésion, pourtant ancrées dans la culture tchadienne, s’effritent progressivement. Les tensions autour de l’héritage, des mariages, des choix religieux ou des divergences politiques creusent parfois des fractures profondes. Ces conflits non résolus éloignent durablement certains membres, qui cessent même de se fréquenter.
Ahmat, résident du Moursal, témoigne : « Les histoires d’héritage ont détruit beaucoup de familles. Chez nous, deux frères ne se parlent plus depuis dix ans. Les enfants ont grandi sans se connaître. » Autrefois, les veillées, les contes, les travaux en commun et les rassemblements familiaux étaient autant de moments de socialisation et de transmission des valeurs.
Avec leur disparition, c’est tout un patrimoine culturel et affectif qui s’efface, contribuant à l’affaiblissement du lien familial. Si les mutations sociales paraissent inévitables, elles ne condamnent pas pour autant la cohésion familiale. Encourager les retrouvailles, préserver les traditions et renforcer les espaces de dialogue pourrait aider à retisser ce tissu familial, essentiel à l’équilibre social tchadien.
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Tchad : pourquoi les membres d’une même famille se connaissent de moins en moins ?








